Le SYSTEME DU cinEma franCais :
A bout de souffle ?



PRÉSENTATION DE L’ACTEUR
Charles Hembert est directeur des éditions chez Blaq Out (société d’édition vidéo consacrée au cinéma d’auteur créée en 2002) et directeur des éditions Universciné, une plateforme de VOD française dédiée au cinéma indépendant. Ainsi, il s’occupe de la distribution DVD et VOD. Hembert fait aussi des interventions universitaires de la L3 au master 2 sur les métiers de la production et de la distribution. Il est membre des commissions CNC dédiées à l’aide au développement et à l’écriture de longs-métrages documentaires.
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SON RÔLE DANS L’ÉCOSYSTÈME :
Charles Hembert n’a pas d’influence directe sur la création et sur le financement d’un film, puisque l’édition, la distribution physique et la distribution en ligne se trouvent en aval de la chronologie des médias. Il est ainsi directement concerné par la durée d’exposition imposée par la chronologie des médias, dont la potentielle mutation aurait un effet direct sur la distribution DVD et VOD.
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SA VISION DE L’ÉCOSYSTÈME :
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Sur le système aujourd’hui :
Le modèle actuel français comporte des défauts, mais l’écosystème permet une grosse production de films par année, et encourage le développement de jeunes auteurs à qui l’on donne une chance. C’est la force du système actuel : il faut produire beaucoup pour produire des grands auteurs.
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Sur Netflix :
Netflix, dans son fonctionnement interne, s’oppose au système ci-dessus et pourrait ainsi se retrouver face à un problème au long terme. Leur système, fortement basé sur des algorithmes et sur la garantie de la popularité du contenu n’inclut pas la prise de risque.
Celle-ci est pourtant inhérente à la production de cinéma indépendant. Le manque de prise de risque peut donc causer le manque de diversité et d’originalité dans la création de contenu et ainsi se heurter à “l’industrie du prototype” qu’est le cinéma indépendant aujourd’hui.
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Sur une potentielle solution :
Il faut assouplir la chronologie des médias. Aujourd’hui, quel est le sens de sortir un film qui ne fait que 10 000 entrées et qu’on laisse mourir pendant plusieurs mois? La solution n’est donc pas de réduire le nombre de films produits ni leur mode de financement, mais de diversifier les moyens d’exploitations qui existent. Cette part de films qui passent sans être vus et très présente en France. Pour ces films en question, pourquoi ne pas mettre en place la distribution VOD et DVD en même temps que la sortie en salle pour maximiser leur visibilité et rentrée d’argent? Les retombées marketings seraient bien plus fortes que maintenant.
