Le SYSTEME DU cinEma franCais :
A bout de souffle ?



Seconde exploitation
Les principaux acteurs concernés :
L’ensemble de la filière, Netflix, les exploitants
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Les acteurs qui en parlent :
Charles Hembert, Thomas Paris, Vincent Girerd, Stéphane Huard, Gilles Sacuto, Mathieu Debusschère, Christian Carion.
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Les enjeux
La chronologie des médias, la remontée des recettes, la visibilité des oeuvres
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Pourquoi ?
La seconde exploitation, soit la VOD et la SVOD concentre l’intégralité des problèmes rencontrés par la filière.
Les oeuvres souffrent en effet actuellement d’un renouvellement extrêmement important de la part des exploitants. De ce fait, les films n’ont très souvent pas le temps d’être rentabilisés et de rencontrer leur public.
Les nouvelles formes de diffusion telles la VOD et la SVOD pourraient donc être une solution à ces problèmes. Pour qu’elles soient pleinement effectives, il faudrait cependant modifier la chronologie des médias. La “chronologie des médias” est le mécanisme régulant l’ordre et les écarts temporels entre les différentes exploitations possibles d’une oeuvre cinématographique (salles de cinéma, TV, DVD, VOD, etc). Elle est mise en place par les autorités françaises et le CNC.
Cette potentielle modification rencontre de nombreuses réticences. Les différents acteurs ont en effet tous des intérêts différents.
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Les producteurs et les auteurs voient en la VOD et la SVOD une possible réponse au piratage et sont donc plutôt favorables à une modification de la chronologie.
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De son côté, Canal Plus, en tant que premier financeur du cinéma français, souhaite avancer sa fenêtre de diffusion prioritaire à 6 mois après la sortie salle, au lieu de 10 actuellement. Ils proposent également que la VOD commence au mois 4. Canal Plus est en faveur d’une modification de la chronologie des médias pour lutter contre le piratage et valoriser la qualité et l’exclusivité de leurs contenus pour leurs abonnés.
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Les autres chaînes de TV souhaitent également avancer leurs fenêtres de diffusion. En effet, elles estiment que les films sont déjà “lessivés” lorsqu’elles obtiennent les droits pour les diffuser.
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Le CNC est en faveur d’une réforme de la chronologie des médias, et essaye de trouver un système bénéficiant à tous.
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“Une fois qu’un film passé par les salles arrive en SVOD je pense que la perception du public est celle d’un film véritable: critiqué, vu dans un cinéma, c’est un vrai film. Cette perception des spectateurs est importante et contribue à aider les réalisateurs, ce pourquoi nous soutenons la chronologie des médias.”
Roy Price, vice-président d’Amazon Studios
“36 mois de chronologie des médias, c’est pénalisant, mais ça va s’arranger. Ça gèle des films inutilement. Tous les films ne sont pas exploités pendant 36 mois ! Il y a des films immobilisés pour rien !”
Bruno Delecour, directeur de FilmoTV
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“Je pense qu’il faut assouplir la chronologie des médias. Aujourd’hui, quel est le sens de sortir un film qui ne fait que 10 000 et qu’on laisse mourir pendant plusieurs mois ? Cette part de films qui passent sans être vus et très grosse en France. Sur ces films là, pourquoi ne pas faire la VOD et le DVD en même temps que la salle ? Les retombées marketing seraient beaucoup plus fortes!”
Charles Hembert, Directeur général de Blaq out et Universciné


“Le cinéma pourrait générer plus de revenus si les films étaient diffusés en salle et en SVOD en même temps”.
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Reed Hastings